samedi 14 mars 2009

Le cercle dans le monde Basque

L'aire de pacage appelée "SEL"
Le cayolar désigne un pacage attribué à un berger ou un groupe de bergers. Un cayolar comprend une parcelle de terrain pour servir de refuge au troupeau et une cabane ou un abri pour le berger.
La parcelle est connue sous le nom de "sel", mais aussi "saroi", "sarobe", "korta" et "cayolar".
Situées sur des terres communes, ces parcelles ne pouvaient être données aux usagers; la cabanne ne pouvait être ni vendue, ni fermée à clé.
C'est surtout la façon de délimiter la parcelle du cayolar qui est intéressante. On procédait d'une façon simple et rustique ( encore en usage au 17è siècle ) : le pasteur lançait une hache en quatre directions opposées en forme de croix, et les points d'atterrissement de la hache marquaient les bornes du terrain de parcours affecté au cayolar.
On obtenait ainsi des pâturages aux contours arrondis.
Cette forme circulaire semble très ancienne en Pays Basque. Au centre de cet espace, était placé une borne de pierre "kotaharri" au sommet de laquelle on gravait, à partir d'un point central, autant de rayons qu'il y avait de bornes en périphérie. Par ailleurs, la pierre centrale était plantée dans un trou ou l'on avait jeté des cendres.
On peut dire que le cayolar est un espace complexe centré, borné en périphérie et contenant les quatres directions de l'espace.
Il est frappant de constater que ce système est en parfaite résonance avecle monde mis en scène dans la stèle discoïdale basque.
Les autres représentations circulaires se retrouvent dans :
- l'aire du jeu "urdanka", jeu que les bergers pratiquaient uniquement en montagne
- Les danses circulaires
- l'ancienne cape de deuil rigoureusement circulaire et plissée
- Les chrismes ou sculptures de forme circulaire des stèles discoïdales

Extraits du livre passionnant intitulé "Hil Harriak" "Les Stèles Discoïdales et l'art funéraire basque" de l'association Lauburu, Bayonne 2004
Ouvrage co-écrit par les quatre grands spécialistes de la question : Jon Etcheverry-Ainchart, Michel Duvert, Marcel Etchehandy et Claude Labat.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire